Combien de temps devrions-nous vivre ensemble pour être en common law en Ontario?

Les conjoints de fait sont ceux qui n’impliquent aucune sorte de cérémonie de mariage formelle. Ils sont établis une fois que vous et votre partenaire avez vécu ensemble (ou cohabité) pendant un certain temps.

Si vous décidez d’arrêter de cohabiter et de mettre fin à la relation, vous ne savez peut-être pas quels droits légaux vous avez les uns contre les autres. Habituellement, il y a des questions sur le soutien financier et le partage des biens, et les réponses peuvent être plus compliquées pour les couples en union libre que pour les partenaires mariés. En effet, les lois régissant les unions de fait sont différentes de celles qui concernent les mariages.

– Article Suite Ci-Dessous –

Abonnez-Vous

À Notre Newsletter

1. La common Law en ce qui concerne le soutien financier

Comme la plupart des gens le savent, si vous et votre conjoint êtes légalement mariés, vous avez l’obligation de vous soutenir financièrement pendant votre mariage et après votre séparation et votre divorce. Il en va de même si vous faites partie d’un couple non marié – à condition que vous et votre partenaire ayez vécu ensemble de manière continue en union libre:

  • Pendant au moins trois ans,

ou

  • Pour toute période de temps aussi longtemps que vous êtes dans « une relation d’une certaine permanence » et que vous avez un enfant ensemble

Cela signifie que si vous et votre conjoint de fait répondez à l’un ou l’autre de ces critères, alors en vertu de la loi de l’Ontario, vous êtes considérés comme des  » conjoints » qui sont obligés de se soutenir financièrement une fois votre relation terminée.

2. Common Law en ce qui concerne le partage des biens

Quand vient le temps de diviser des biens, le fait d’être en union de fait rend les choses un peu plus compliquées. La division de la propriété est dictée non pas tant par la durée de votre vie commune, mais plutôt par la nature de votre relation – et de l’investissement mutuel que vous avez chacun fait – pendant que vous cohabitiez.

Contrairement aux couples mariés, pour lesquels le régime de partage égal en vertu de la Loi sur le droit de la famille de l’Ontario régit, les partenaires non mariés qui choisissent de se séparer n’ont pas de législation équivalente pour les protéger. Donc, si vous étiez dans une union de fait qui est maintenant terminée, vous n’avez pas les mêmes droits que les conjoints mariés en ce qui concerne le partage égal des biens que vous pourriez posséder. Au lieu de cela, vous devez vous fier à certains tests juridiques que les tribunaux appliqueront à votre situation, pour essayer d’obtenir un résultat équitable.

La première étape consiste pour le tribunal à déterminer si vous et votre conjoint de fait avez ensemble ce qu’on appelle une  » coentreprise familiale « , c’est-à-dire une entreprise dans laquelle chacun de vous a contribué ou travaillé pour atteindre un objectif familial plus large.

Pour illustrer, disons que vous et votre partenaire avez créé une entreprise prospère pendant que vous viviez ensemble, mais cela n’a été rendu possible que parce que vous avez assumé les tâches de garde d’enfants ou de ménage qui permettaient à votre partenaire de travailler de longues heures. Même si vous n’avez pas de droit de propriété dans l’entreprise, vous pourrez peut-être demander au tribunal de vous indemniser pour ne pas être en mesure de travailler et de gagner un revenu. Le tribunal peut le faire soit en rendant une ordonnance du tribunal qui divise l’actif plus équitablement, soit en vous accordant de l’argent pour vos efforts.

Pour prouver l’existence d’une  » coentreprise familiale « , vous devez montrer:

  • Effort mutuel. Votre partenaire et vous-même avez-vous déployé des efforts mutuels et travaillé en collaboration pour atteindre des objectifs communs? Avez-vous vu votre relation comme équivalente au mariage?
  • Intérêts économiques étroitement liés. Vos intérêts économiques étaient-ils liés ou étiez-vous économiquement indépendant? Avez-vous mutualisé vos ressources et réalisé des investissements communs ?
  • Aviez-vous tous les deux l’intention de participer à une coentreprise familiale ? Vous êtes-vous identifiés comme des conjoints de fait, par exemple dans vos déclarations de revenus?
  • Dans quelle mesure la famille était-elle une priorité pour chacun de vous, dans votre prise de décision? Avez-vous pris des décisions communes, comme changer d’emploi ou déménager, pour le bien de la famille?

Identifier que l’entreprise était une coentreprise familiale n’est que la première étape. La deuxième consiste à convaincre le Tribunal qu’il y a eu un  » enrichissement sans cause  » qui a profité à votre conjoint de fait, tout en agissant à votre propre détriment. Vous devez prouver:

  • Vous et votre partenaire étiez dans une « coentreprise familiale » en relation avec l’entreprise,
  • Votre contribution à cette entreprise a enrichi votre partenaire,
  • Votre contribution vous a fait subir une privation correspondante,
  • Il n’y a aucune raison légale d’enrichir votre conjoint (par exemple, il n’y a pas de contrat, d’héritage ou de don qui a donné lieu à l’enrichissement), et
  • Sans ordonnance du tribunal, votre partenaire conserverait une part disproportionnée des bénéfices de la coentreprise familiale.

Si tous ces éléments ont été prouvés, le tribunal jugera peut-être utile de vous accorder des dommages-intérêts pécuniaires, soit sur la base de la rémunération à l’acte, soit en mettant d’abord une valeur en dollars sur la coentreprise familiale. Ou, si les dommages-intérêts sont insuffisants, le Tribunal peut déclarer que la coentreprise familiale est impressionnée par ce qu’on appelle une « fiducie constructive » en votre faveur.

De manière générale, plus votre union de fait est longue, plus vous avez de chances de réussir à établir une fiducie constructive; cependant, cela est toujours décidé au cas par cas.

3. L’essentiel

Si vous êtes en union de fait et que vous décidez de vous séparer, vos droits légaux sont spécifiques au contexte et beaucoup moins simples que si vous et votre partenaire étiez officiellement mariés. Si vous vous trouvez dans cette situation, il est d’autant plus important pour vous d’obtenir de bons conseils juridiques.

En vertu de l’article 19 de la Loi sur le droit de la famille, L.R.O. 1990, ch. F.3

Kerr c. Baranow, 2011 CSC 10 (CanLII)

Martin c. Sansome, 2014 ONCA 14 (CanLII)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.