En ayant de grosses artères et veines étroitement groupées dans les muscles de leurs jambes, les tortues luth (Dermochelys coriacea) peuvent garder leurs membres au chaud même dans des eaux glaciales, suggère une nouvelle étude. Malgré un faible taux métabolique, la tortue luth — la seule espèce vivante de tortue dans un groupe autrefois plus important — a une température corporelle centrale qui varie entre 25 ° C et 27 ° C (environ 77 ° F à 81 ° F). Les muscles doivent rester au chaud pour rester efficaces, mais c’est un défi pour ces bêtes car elles nagent souvent dans des eaux presque gelées, soit dans des régions froides du monde, soit profondément sous la surface chauffée par le soleil. Pour comprendre comment les animaux maintiennent la chaleur musculaire, les chercheurs ont disséqué six tortues qui s’étaient malheureusement noyées dans des filets de pêche. Outre les couches de graisse isolante, que les scientifiques connaissaient déjà, l’équipe a noté le schéma inhabituel des principaux vaisseaux sanguins dans les muscles des jambes des tortues. Les vaisseaux sanguins sont disposés de telle sorte que les veines transportant le sang vers le noyau du corps abandonnent la chaleur générée dans les muscles toujours actifs au sang provenant du cœur dans les artères, rapportent les chercheurs en ligne aujourd’hui dans Biology Letters. Cela maintient la majeure partie de la chaleur dans les muscles et à l’extérieur du noyau du corps — ce qui est d’une grande aide pour les femelles nicheuses, notent les chercheurs, car l’activité intense consistant à sortir sur la plage et à creuser des nids (image) pourrait facilement les faire surchauffer. La disposition inhabituelle des artères et des veines dans les muscles des tortues va à l’encontre des exemples observés chez plusieurs espèces de créatures aquatiques à sang chaud telles que les oiseaux de mer et les mammifères exposés aux mêmes environnements glaciaux: Dans les membres de ces animaux, les vaisseaux sanguins sont disposés de telle sorte que la chaleur corporelle, qui est en grande partie générée dans le foie, reste dans le noyau du corps plutôt que d’être perdue dans l’eau de mer environnante.