Objectif: Examiner l’effet du nombre d’embryons transférés sur le résultat de la fécondation in vitro (FIV), fournir des lignes directrices sur le nombre d’embryons à transférer lors de la FIV – transfert d’embryons (ET) afin d’optimiser les naissances vivantes saines et de minimiser les grossesses multiples .
Options: Les taux de naissance vivante, de grossesse clinique et de grossesse multiple ou de naissance selon le nombre d’embryons transférés sont comparés.
Résultats: Grossesse clinique, grossesse multiple et taux de natalité vivante.
Preuves: La Bibliothèque Cochrane et MEDLINE ont été recherchées pour des articles en langue anglaise de 1990 à avril 2006. Les termes de recherche comprenaient le transfert d’embryons (ET), la procréation assistée, la fécondation in vitro (FIV), l’injection intracytoplasmique de sperme (ICSI), la grossesse multiple et la gestation multiple. Des références supplémentaires ont été identifiées grâce à des recherches manuelles dans les bibliographies des articles identifiés.
Valeurs: Les preuves disponibles ont été examinées par le Comité d’Endocrinologie et d’infertilité de la Reproduction et le Comité de Médecine Materno-fœtale de la Société des Obstétriciens et gynécologues du Canada et le Conseil d’administration de la Société Canadienne de Fertilité et d’Andrologie, et ont été qualifiées en utilisant les Lignes directrices sur l’Évaluation des preuves élaborées par le Groupe de travail canadien sur l’Examen de santé périodique.
Avantages, inconvénients et coûts: Cette ligne directrice vise à minimiser l’occurrence de la gestation multifétale, en particulier les multiples d’ordre élevé (HOM), tout en maintenant des taux globaux acceptables de grossesse et de naissance vivante après FIV-ET.
Recommandations: Les recommandations formulées dans cette ligne directrice proviennent principalement d’études sur des embryons au stade de clivage – ceux cultivés pendant deux ou trois jours. 1. Les programmes individuels de FIV-ET devraient évaluer leurs propres données pour identifier les déterminants de l’implantation et de la naissance vivante spécifiques au patient, à l’embryon et au cycle, afin d’élaborer des politiques de transfert d’embryons qui minimisent la survenue d’une gestation multifétale tout en maintenant des taux globaux acceptables de grossesse et de naissance vivante (III-B). 2. En général, il convient de considérer le transfert de moins d’embryons au stade de blastocyste que d’embryons au stade de clivage, en particulier chez les femmes présentant d’excellents pronostics et des blastocystes de haute qualité (I-A).
État récapitulatif: Les recommandations suivantes sont généralement destinées aux embryons au stade de clivage transférés au deuxième ou troisième jour. Étant donné que les embryons au stade de blastocyste ont des taux d’implantation plus élevés que les embryons au stade de clivage, il peut être nécessaire de transférer moins d’embryons au stade de blastocyste (II). 3. Chez les femmes de moins de 35 ans, pas plus de deux embryons doivent être transférés dans un nouveau cycle de FIV-ET (II-2A). 4. Chez les femmes de moins de 35 ans ayant d’excellents pronostics, le transfert d’un seul embryon doit être envisagé. Les femmes ayant d’excellents pronostics comprennent celles qui suivent leur premier ou deuxième cycle de FIV-ET ou une qui suit immédiatement un cycle de FIV-ET réussi, avec au moins deux embryons de haute qualité disponibles pour le transfert (I-A). 5. Chez les femmes âgées de 35 à 37 ans, pas plus de trois embryons doivent être transférés dans un nouveau cycle de FIV-ET. Chez ceux qui ont des embryons de haute qualité et des pronostics favorables, il faut envisager le transfert d’un ou deux embryons au premier ou au deuxième cycle (II-2A). 6. Chez les femmes âgées de 38 à 39 ans, pas plus de trois embryons doivent être transférés dans un nouveau cycle de FIV-ET (III-B). Chez ceux qui ont des embryons de haute qualité et des pronostics favorables, il faut envisager le transfert de deux embryons au premier ou au deuxième cycle (III-B). 7. Chez les femmes de plus de 39 ans, pas plus de quatre embryons doivent être transférés dans un nouveau cycle de FIV-ET (III-B). Chez les femmes âgées dont les embryons de haute qualité dépassent le nombre à transférer, il convient d’envisager le transfert de trois embryons au cours du premier cycle FIV-ET (III-B). 8. Dans des cas exceptionnels où les femmes avec de mauvais pronostics ont eu plusieurs cycles de FIV-ET frais ratés, on peut envisager le transfert d’un plus grand nombre d’embryons que ce qui est recommandé ci-dessus dans les cycles de FIV-ET frais ultérieurs (III-C). 9. Dans les cycles donneur-receveur, l’âge du donneur ovocyte/embryon doit être utilisé pour déterminer le nombre d’embryons à transférer (II-2B). 10. Chez les femmes présentant une contre-indication obstétricale ou médicale à la gestation multifétale, moins d’embryons doivent être transférés pour minimiser les risques de gestation multifétale. Dans de tels cas, une consultation préalable au traitement avec un spécialiste de la médecine materno-fœtale doit être poursuivie (III-C). Chaque fois que cela est raisonnable, il convient d’envisager le transfert d’un seul embryon (II-3B). 11. Les couples devraient recevoir des conseils adéquats concernant les risques obstétricaux, périnataux et néonataux de la gestation multifétale afin de faciliter la prise de décisions éclairées concernant le nombre d’embryons à transférer (II-3B). L’accent mis sur la naissance vivante en singleton en bonne santé comme mesure du succès de la FIV-ET peut être bénéfique pour promouvoir une réduction du nombre d’embryons transférés (III-C). 12. Une stratégie de financement public de la FIV-ET doit être élaborée pour la mise en œuvre effective de lignes directrices limitant le nombre d’embryons transférés. Dans le cadre de cette stratégie, les coûts totaux des soins de santé seraient moindres en raison de la réduction de l’incidence des grossesses et des naissances multifétales (III-C). 13. Des efforts devraient être faits pour limiter les grossesses multiples iatrogènes résultant d’une stimulation ovarienne non FIV-ET par l’élaboration de lignes directrices appropriées pour l’annulation du cycle et la suppression des obstacles financiers à la FIV-ET (III-B).
Validation: Cette ligne directrice a été examinée par le Comité d’Endocrinologie et d’infertilité de la reproduction et le Comité de Médecine Materno-fœtale et approuvée par l’Exécutif et le Conseil de la Société des Obstétriciens et gynécologues du Canada et le Conseil d’administration de la Société canadienne de fertilité et d’Andrologie.
Commanditaire : Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. La qualité des preuves rapportées dans le présent document a été décrite à l’aide des critères d’évaluation des preuves énoncés dans le Rapport du Groupe de travail canadien sur l’Examen de santé périodique (Tableau 1).