Le système des conventions
Dans un salon de Baltimore, dans le Maryland, en 1832, le Parti démocrate de Jackson a tenu l’une des premières conventions nationales du pays (la première convention de ce type avait eu lieu l’année précédente — dans le même salon – par le Parti anti-maçonnique). Les démocrates ont désigné Jackson comme candidat à la présidence et Martin Van Buren comme colistier et ont rédigé une plate-forme du parti (voir convention politique). On a supposé que les conventions ouvertes et publiques seraient plus démocratiques, mais elles sont rapidement passées sous le contrôle de petits groupes de dirigeants d’État et de partis locaux, qui ont sélectionné de nombreux délégués. Les conventions étaient souvent tendues, et parfois plusieurs scrutins étaient nécessaires pour surmonter les divisions du parti — en particulier lors des conventions du Parti démocrate, qui exigeait que ses candidats à la présidence et à la vice-présidence obtiennent le soutien des deux tiers des délégués (règle abolie en 1936).
Le système de la convention a été inchangé jusqu’au début du 20e siècle, lorsque la désaffection générale pour l’élitisme a conduit à la croissance du mouvement progressiste et à l’introduction dans certains États d’élections primaires présidentielles contraignantes, ce qui a donné aux membres de base du parti plus de contrôle sur le processus de sélection des délégués. En 1916, quelque 20 États utilisaient les primaires, bien que dans les décennies suivantes, plusieurs États les aient abolies. De 1932 à 1968, le nombre d’États organisant des primaires présidentielles était assez constant (entre 12 et 19), et les nominations présidentielles restaient la province des délégués de la convention et des chefs de parti plutôt que des électeurs. En effet, en 1952, les délégués de la convention démocrate choisirent Adlai Stevenson comme candidat du parti, bien qu’Estes Kefauver ait remporté plus des trois cinquièmes des voix lors des primaires présidentielles de cette année-là. En 1968, lors d’une convention bruyante à Chicago qui a été marquée par la violence dans les rues de la ville et le chaos dans le palais des congrès, le vice-président Hubert Humphrey a remporté la nomination présidentielle du Parti démocrate bien qu’il n’ait pas disputé une seule primaire.